Split Deadline avec Leftover Crack/Citizen Fish

Split Deadline

Voir le logo fat Wreck (label de Fat Mike, leader des NOFX) à l'arrière d'un CD de Leftover Crack laisse assez dubitatif, comme si les New Yorkais avaient changés, peut être que certains membres ont laissé une partie de leur radicalité au centre de désintox, dans tous les cas, ça fait bien plaisir de retrouver nos fumeurs de crack préférés sur galette. Sûrement pour nous faire patienter jusqu'au prochain album, ils sortent donc sur le label du gros Mich un split avec les papys Grands-Bretons de Citizen fish. Pas étonnant, tant on peu reconnaître les affinités autant musicales que militantes des deux formations.

Passé les sauteries politico musicales, concentrons nous sur la musique. Le principe du CD est simple, et assez courant: Chaque groupes balance 5 ou 6 morceaux originaux, et ajoutent 2 reprises du groupe d'en face. Enfin pas tout a fait ! Citizen Fish fait une reprise de LöC (Clear Channel (Fuck Off!!)) et une reprise de Choking Victims (Money), l'ancien groupe des New Yorkais. Ensuite, LöC envoie une reprise de CF (Supermarket Song), puis une reprise de l'autre groupes des mêmes anglais, Subhumans (Reason for existence). C'est pas très clair ? Tant pis vous aviez qu'a suivre !

Donc maintenant je reviens dans l'ordre des pistes, c'est Citizen Fish qui démarre la galette, avec un ska (Working in the Inside), efficace, ça met en jambe pour la suite, qui n'est autre que la reprise de Choking Victims, Money donc (quoi vous aviez pas suivis ?), il est assez différent du morceau original, le ska passe bien et le chant est assez bien adapté. Après un morceau assez proche du premier (Meltdown, à noter un passage hip hop à la Beasty Boys de très bon goût !), Getting Used to It balance à fond, plus question de twink twink sur une guitare sans disto, et les cuivres se font plus discrets, un morceau assez dans la ligné de leurs compères new yorkais. Sur les précédents morceaux, comme sur les suivants, les textes sont toujours aussi engagés, même si ils font du ska, ils sont pas ici pour nous parler de bière et de sueur, et c'est tant mieux ! Le dernier titre est donc la reprise de Leftover crack, qui reste assez anecdotique, il perd énormément de la puissance du morceau original, le chant presque rappé n'arrive pas à retranscrire la rage du texte de Stza, le choix du morceau est assez bizarre, sachant que bien des morceaux du groupe new yorkais sont plus proche du style de Citizen Fish que celui-ci.

Arrive la partie Leftover Crack, reconnaissable entre milles pour tous les fan du groupe, puisque c'est avec une pointe d'autodérision qu'ils ressortent l'intro de tous leurs album, en égratignant au passage leur cible favorite, la police, donc allons y pour "The Good, the bad and the leftover crack", car oui, il y a du bon et du moins bon chez eux...

Baby Punchers démarre la partie LoC du split, on comprend vite qu'ils ne sont pas là pour trier des lentilles, encore moins pour se calmer, ça envois, ça va très vite. A noter que Jello Biafra, chanteur ancestral des Dead Kennedys fait une apparition pour un petit discours. Le deuxième morceau, Genocidal Tendencies, me laisse assez de marbre, avec ses envolés mélodiques limite émo comme ils ont plus ou moins l'habitude de nous servir de temps à autres depuis le dernier album, certains accroche, pas moi. Rassurez vous le pire est à venir... d'ailleurs je vais en parler tout de suite (je serais débarrassé), et ce pire s'appelle World War IV, avec son intro soporifique, et son chiant limité chialant et ses choeurs mélo. Ayé c'est passé, attachons nous au meilleur !

...And out comes the N-bombs, très bon, tel que seuls les groupes américains savent nous concocter, vous savez ce genre de cocktail détonant qui vous fait sauter partout. Pourtant ça tiens pas à grand choses, peut-être une petite dose de Hip hop dans le punk, un cross-over qui devrais être plus répandu... Ensuite c'est dans la gaieté et l'optimisme que continue le CD, comme ils savent si bien le faire: Life causes cancer, morceau qui rappelle beaucoup Choking Victims.
On arrive enfin aux parties reprises, avec Supermarket Song, qui envois comme il le faut, je ne connais pas la version originale, mais tout dans ce morceau est génial, la montée des guitares, le placement de la voix, le texte, du grand art. Et le skeud se termine avec la reprise des Subhumans, Reason for existence, ça part dans le hardcore, ça va très vite, gros solo de guitare, c'est bon, rien de mieux !

A noter que ce split existe en Vinyle chez Alternative tentacle et en CD chez Fat Wreck. J'ai la version vinyle, il est filé avec un insert assez sympa plein d'illustrations, où les CF se contentent de balancer les paroles, alors que Stza des LoC nous fait l'honneur de laisser ses impressions sur quelques uns de ses textes.

Yoshi

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